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jeudi 24 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n° 9


Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

Factotum de la musique.

Né à MusicLand, élevé aux partitions musicales par un père tortionnaire des blanches et des noires, des croches et double-croches. Magnifiquement traumatisé par Jean-Sébastien Bach et le Jazz. Bronzé à coup de salsa et de Brass band. Il devait naturellement être « Boogaloo Boy ».  J’aime ce mec. Quelle rencontre fantastique !

Une gueule d’adolescent qui oublie de grandir, de gentil, de grand bébé, de saint, de plaisant inconscient, d’enfant terrible.
Il est arrivé un jour (en retard), comme pianiste remplaçant dans un des groupes les plus populaires du Boogaloo. Il est devenu pianiste officiel au bout d’un concert. C’est comme ça avec lui, Ça envoie !

Il n’est pas juste n’importe quel pianiste, il est multi-instruments et son vrai truc à lui c’est le  trombone. Avec son trombone il peut tout enivrer, tout nous souffler, tout nous faire ressentir, tous nous pistonner.
Sérieusement, s’il avait eu le bras droit plus long, on en aurait eu encore plus « grave ». Pour vous faire une idée, Le factotum de la musique c’est l’intro de La MURGA de Willie Colon.

Ce type joue du piano et du trombone en même temps. Jamais vu ça avant.
Il s’entraîne quotidiennement dans la calme forêt tropicale de « Montravail » sur les hauteurs Sainte-Luce Martinique. Là où on entend les grenouilles qui s’amusent, où le rocher du Diamant est encore plus précieux. Sa méthode est au point : il inspire une latte de jamaïcaine, il expire 2 fois dans l’instrument, il s’améliore de jour en jour. Il est L’Usain Bolt du trombone. THE BEST !

Il connecte le Boogaloo avec un tas de musiciens de passage, tous plus bons les uns que les autres, les bœufs musicaux sont des méchouis. Merci !

Il plait, il est l’ami de tous les musicios, il échafaude des plans démoniaques, des alibis déments et impeccables, pour faire oublier aux épouses de ses amis musiciens leurs dérives amoureuses avec les  serveuses et les jolies clientes du Boogaloo. Il respecte le code. Aux paradis des musiciens, il sera chef d’Orchestre.

Après les concerts on fait des « after » splendides. Le Boogaloo est éteint de l’extérieur, à l’intérieur c’est grosse température, le feu, que des allumés, on sort les plats des musicos, les rhums vieux et les discussions n’en finissent plus. Santé !

Tu me manqueras, tu fais partie des grands moments de la vie du Boogaloo !

vendredi 18 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n° 8

Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

Mazel Tov !

Attention, il arrive. Mais si !
Norbert débarque, à sa botte Sylvie, sa femme du moment et son imposant garde du corps tueur de réputation beaucoup plus balèze que la moyenne, noir intérieur cuir qui ferait flipper Bruce Willis en marcel !

Norbet est 
« un MAGNIFIQUE », grandiloquent, menton haut perché, lèvres fines et serrées naturellement, remontées très légèrement sur les bord qui te disent « je sais ce que je vaux ducon ».

Merde c’est vendredi et en calendrier GMT-4 on est en plein Shabbat. Il va encore avoir du mal à allonger l’oseille l’enfoiré.

Il me balance un
« Salut mon frère, whisky pour moi et mon pote et mojito pour Sylvie ».
Sylvie la dominée répond par la négative. Il la regarde rapidement, ses yeux dérivent doucement vers moi, reviennent vers elle, il lui lâche un « ta gueule toi ! ». Il répète : « un mojito, elle veut un mojito ! »
Il est comme ça Norbert. Faut pas décorner, c’est lui le boss, c’est lui qui allonge, c’est lui qui décide.

Goodfellas (Martin Scorsese) à côté de lui c’est les machines à sous de Sarcelles. C’est un dieu ! Le Messie ?
Les Whisky de Norbert ne sont pas au même prix que ceux des autres. Il y a eu négociation, il achète en gros. 3€ au lieu de 5, quantité oblige.

Comme à mon habitude, je prépare des tapas, pain grillé au foie gras pour l’emmerder car son obédience judaïque le lui interdit, et olives (zeitoun) pour pas qu’il crève de faim. Je m’amuse trop avec ce mec, il peut être autant détestable que moi s’il s’applique.

Il sort une liasse de biffetons déjà comptée qu’il balance sans compassion à Sylvie pour qu’elle paye son loyer. « Recompte ! » qui lui dit. L’odeur des billets neufs la rend souriante, amoureuse.
« 1450 € c’est ça il y a 1450 €, il manque 50».
« Tu te fous de ma gueule, il y a 1500, tu te fous de ma gueule connasse ». Il sait très bien que le compte est bon, il la teste la profiteuse, mais même bourré, Norbert sait TOUJOURS compter.

J’ai toujours pensé qu’il venait chouffer pour faire du business chez moi. Faute de place je lui ai refusé une table un soir. Sa susceptibilité lui a interdit de revenir.

Tu me manqueras Norbert. J’aime les mecs susceptibles.

Mazel Tov !

mercredi 16 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n° 7

Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

L’envoyé très spécial

Il est là ce soir, pas peu fier, accompagné de sa splendide femme sud américaine. Elle est belle, souriante, une plastique 4 étoiles, triste, et en manque de bonheur. Elle est… mal mariée.

Il s’aime, il la sublime. Il prend des photos style paparazzi, des clichés de sa femme avec les autres, les beaux qui se dandinent, ceux qui la font danser royalement, ceux qu’il fantasme. Cet amour immodéré est magnifique et désespéré. Il est ébloui, et en même temps réaliste, il sait qu’elle est sa dernière chance amoureuse. Car il a changé le reporter. L’épicurien pèse aujourd’hui 120 kilos de plaisirs cumulés doucement jour après jour aux bonnes tables et dans les bars. Il est marqué. Mais, Il intéresse. On a envie de l’écouter. C’est là en fait sa seule force.

L’envoyé très spécial est un spécialiste passionné de l’Amérique du sud. La Colombie et son histoire n’ont plus de mystère pour lui. Je me souviens encore de cette photo de lui, mince, lunettes de soleil Rayban wayfarer, barbe de 3 jours et un M16 prêté par un militaire des Farc qui l’avait dignement gagné à un gringo américain. Chapeau bas msieur ! Grande classe ! On se croirait dans un roman de Cizia Zyké.

Mais l’envoyé spécial passe pour un con, un sale mec aigri. Comme si il naviguait sur un nuage sombre, une dépression, rien ne va plus. Toujours une merde, une revendication, une plainte. L’envoyé très spécial en veut au monde entier, en perpétuelle quête du « truc » qui pourrait justifier ses déprimes. Il fait chier.

Je le revoie un soir, prof de géopolitique, s’envoler avec des grands mots, devant la carte des caraïbes qui habille un des murs du BOOGALOO, halluciné par les villes qui clignotent, ces villes ou l’on fabrique de la salsa. Je le regarde avec admiration, sa femme et sa fille l’observent avec dégoût, avec une overdose de « monsieur je sais tout ». La situation en dit long et me conseille d’être un peu plus observateur et vigilant sur le lascar. Qui est-il vraiment ?
Il est en fait malheureux, il doit savoir que c’est la fin.

Il est rentré seul dans sa ville du centre du monde loin d’ici.

Tu m’as fait rêver mon pote !

dimanche 13 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n° 6


Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

Joe la Frime

Les cheveux poivre et sel, T-Shirt noir estampillé du nom de son bar en bord de mer, jeans Levis avec ceinture qui tient ses étuis d’IPhone et de Zippo. Une gueule de vainqueur, ancien commercial dans un autre monde, patron de restaurant, buveur de champagne dans les boîtes branchées ou les culs des fillettes bientôt émancipées se dandinent au rythme du reggeaton et du ragga. Meilleur client de la bouteille de whisky « JB » du BOOGALOO.
Ce mec a un talent ! Ce mec est excellent ! Ce mec est sympa.

« Salut le BOOGALOO, putain je suis pleine balle, j’ai dépouillé mes clients feujs je leur vends le whisky carrément en bouteille, j’me gave ! Bon vas-y, j’ai soif, j’suis d’humeur ce soir, envoie les sky, j’ai poker, je vais tous les défoncer, je serai bientôt en final à Las Vegas ». Joe la Frime est prêt pour sa soirée, Joe la Frime est un dingue agréable.
Comme beaucoup d’autres, il parle trop. On passe des moments de franches rigolades.
Joe la Frime est un doux pourri, et forcement il nous laisse des vannes mémorables. Il ne pense qu’à sa gueule et n’anticipe pas ce que l’on peut dire de lui. Joe la Frime vit comme si il était à Paris, comme si il était le meilleur, comme si demain était… demain.

Joe la Frime a la patate d’un train colombien qui continue à grimper en suivant le rail.  Jamais fatigué. Toujours un petit pas de danse désynchronisé qui le fait rebondir. Constamment une petite moquerie pour tout le monde avec son sourire vicelard et son air content de lui.

Joe la Frime adore ma moitie, ma magnifique épouse, il la rêve, il la kiffe d’une force. Joe la Frime adore ce qui lui est inaccessible, il veut tout !
Joe la frime ne supporte pas la réussite des autres. Le Boogaloo fonctionne plein pot le samedi, tout le monde est là, les énervés branchés qui vont se repoudrer tous les 20 minutes aux toilettes en étant persuadés que je ne vois rien (on a des notes d’eau de fous, ils tirent la chasse à chaque fois). Les vrais danseurs usent le plancher, les élégants ouvrent la porte aux dames, les latinos sont latinos, les plus jolies filles ont élu domicile au 31 avenue Victor Hugo. Joe la Frime me déteste comme un enfant envieux.

Reste le soir ou il est venu m’initier au poker m’ayant au préalable prêté un des meilleur ouvrage à ce sujet. Bouquin que j’avais lu assidument.
Il a passé sa soirée à recaver et à perdu tout ce qu’il avait.

Joe la frime a fini par revendre son affaire et est reparti vers de nouvelles aventures continentales.

Mais ne vous inquiétez pas car dans la vie comme dans la danse Joe la Frime rebondit toujours !

Tu nous manqueras. Vas-y Joe c’est bon, vas-y Joe c’est bon, c’est bon !

mercredi 9 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n° 5

Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

André le Pâté ! 

Un râtelier à faire espérer tous les prothésistes dentaires, une gueule de « visiteur (le film) », une haleine de représentant en spiritueux, un comportement… comment dire……

André le Pâté est responsable d’un club de plongée, c’est dire qu’il s’y connaît en bouteille et qu’en général il ne manque pas d’air. Mauvais jeux de mots mais on a ce qu’on mérite.

André le Pâté couche quelques fois dans sa voiture qu’il couche quelquefois dans le talus d’ailleurs.

Quand André le Pâté arrive, il est généralement en short, pieds nus, accompagné de son chien, d’une clope et d’une cuite. Il rentre, parle fort, fait des vannes lourdes, pue du t-shirt, tape sur le bar, gueule sur ses potes, est vulgaire. En gros, André le Pâté est un beauf.

Ce soir il arrive avec 2 de ses clients et me glisse fièrement à l’oreille : « J’te ramène du beau monde, je reviens de Sainte-Lucie, ils ont tout payé ».
Je les regarde, avec compassion, manger tous les 3, je le regarde parler tout seul, je regarde ses pigeons se désespérer d’être venu avec un tel cauchemar ».
Du coup les pigeons préparent leur envol, payent la moitié de la note en omettant volontairement d’y inclure les mojitos d’André le Pâté.

Moi je tiens le bar, le bar tient André le pâté.
Après un ultime rhum vieux à faire vomir Serge Gainsbourg, il me jette sa note à la tronche en éructant, et criant qu’avec le monde qu’il ramène il ne devrait rien payer.

On l’a interdit de séjour au Boogaloo.

Tu nous manqueras André le Pâté.. Franchement « tu payes ».

samedi 5 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n°4


Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

L’Elégant !

Un des meilleurs moments, c’est le samedi à 19.00, juste avant l’action.
Je suis installé sur le trottoir dans un chaise en teck et toile confortable, les jambes croisées, le chapeau de salsero bien vissé, un mojito en attendant les premiers effets du guronzan, à balancer des bonsoirs à tous les passants. Ce soir c’est salsa ! En dessous de 90 battements cardiaques à la minute tu n’as pas le droit de rentrer. Ça va chauffer ! Bienvenue au Boogaloo.

Et là… Il arrive, sapé comme un prince, le pli du pantalon parfait tombe sur ses des pompes de danseur qui sont toujours assorties à sa chemise « américaine » comme il dit. 70 piges à bouffer des légumes ou à stresser comme un pompier qui ferait un barbecue dans une pinède le 15 août. Il est sec, longiligne, marche avec des ressorts sous les talons avec les bras qui balancent, le regard vif, inquiet, paranoïaque, curieux, possédé. Il est presqu’à côte de moi, il s’approche, me regarde, il est là. Son sourire illumine le trottoir.
« Eh Patron il y a salsa ce soir ? »

V’la la question !  C’est un peu comme si on te demandait si il y a des œufs dans l’omelette…
Ce lascar aime parler, la tchatche c’est toute sa vie, toujours un truc à dire, un scoop à te raconter, une rumeur à diffuser, bref il s’emmerde.

« Cool, qui joue ? COMO ANTES ou les cubains ? De toute façon je viens ce soir et la prochaine fois je serai avec des brésiliennes. Elles sont bonnes les brésiliennes, moi j’les mange »
Et le voilà parti à parler de cul. J’adore. Il me fait carrément une conférence sur le cunnilingus. 30 minutes non-stop à t’expliquer comment être un sportif de haut niveau avec la langue.
J’en ressors avec bac + 7, un doctorat. Merci « Turquie ».

Il s’appelle « Turquie » car cet extra-terrestre et un ancien chef de bande de son temps, quand il était ado, hier. À peine commençait-il à avoir des poils sous les bras qu’il était déjà un bagarreur dominant qui gagnait toujours ses combats grâce à sa souplesse d’adepte de la capoeira. On disait qu’il était fort comme un turc.

Il vient le soir, danse en remuant les épaules comme les vieux cubains, fait baver les touristes, tourne, rigole et me fait rigoler.

Turquie, tu nous manqueras. Mais STP arrête de me raconter la vie des autres. Reste comme tu es. Tu es beau !


vendredi 4 janvier 2013

Les stars du Boogaloo, souvenirs. - portrait n°3


Toute ressemblance etc etc…... Evidemment c'est un roman.

Le bavard !

Ce soir là c’est un concert de « Salsa Dura », version NY année 80, le genre de soirée ou on jette les glaçons en l’air pour rafraichir l’atmosphère. Les mojitos 100 % cubano s’entrechoquent, la piste est en effervescence, il y a la queue au bar, les sud américaines s’envoient des bières Presidente qu’elles commandent directement par 5. Le trottoir est plein d’anciens qui s’en mettent plein les oreilles sur les tubes d’Eddie Palmieri, et du Gran Combo de Puerto Rico. Les musiciens sont à fond.
Tato « el timbalero loco » a décidé de casser ses timbales ce soir, Miguel va finir par y laisser un poumon si il continue à souffler dans son trombone comme ça, Pasto « Doctor Salsa» tape sur ses congas en transe les yeux fermés, Tonio « El Pulpo », joue du piano comme si il avait 6 bras et Georges caline brutalement sa basse 5 cordes à en faire trembler les verres au bar de l’autre côté de la salle.

Un cruiser Chrysler se gare devant, un type rentre, élégant, pantalon clair, chemise bariolé juste comme il faut, lunettes de vue verres teintés dégradés bleus, sourire de pub et physique de rugbyman, une mallette contenant une flûte traversière à la main.

Après un cocktail et de retour des toilettes, il me lance :
« C’est fou, tes chiottes ont la couleur de l’école East Harlem Music School de Johnny Colon (pianiste, tromboniste et chanteur) dont tu as la photo au mur sur tes posters Salsa. Je m’appelle Leopold, enchanté»
J’ai à faire à un aficionado. Ce mec est fou de salsa c’est évident.
Il est là pour jouer de la salsa, pour bœufer avec les Boogaloo all stars. Après le protocole traditionnel, le groupe l’invite à « enchanter » à coup de flûte le fameux titre d’Eddie palmieri « El Molestoso », Terrible.

De retour au bar, c’est à moi de le remercier à hauteur de la prestation, j’invente ce soir là le Camillo especial, un cocktail qui peut tuer un troupeau d’éléphant, qui peut faire perdre illico 12 points, et par la même te priver de permis de conduire pendant 145 ans. Il le boit d’une traite, sans trembler. Ce cocktail est exclusif, je sais que Léopold sera le seul capable de le boire, parce qu’il en faut pour s’envoyer un truc pareil.

Léopold sort sa carte de visite, et me la tend après l’avoir raturée avec son mini Mont Blanc. On ne voit plus la profession mais en dessous de la balance figurant en plein milieu, il est écrit « musicien ».
Il me dit avec son sourire à emballer une none sous serment : « J’ai mal tourné ».

Léopold est un mec bien, toujours disponible avec ses potes.

Tu nous ne manqueras pas Léopold, car on te garde !